La Fondation Sommer est une fondation donatrice privée de droit luxembourgeois, reconnue d’utilité publique. Créée en en 2016 par Pierre Brahms et régie par des statuts et la loi du 21 avril 1928, elle poursuit l’objectif de renforcer « l’empowerment » des enfants et des jeunes sur le territoire luxembourgeois à travers les arts et la culture.
Fondation Sommer
La Fondation s’est donnée comme ambition de créer, à travers ses projets, un impact social et culturel positif : Elle souhaite développer la capacité de réflexion des jeunes et s’engager pour une société ouverte, éclairée et solidaire. Elle désire contribuer à la production de savoir et à l’échange d’expériences transdisciplinaires et favoriser la compréhension mutuelle entre personnes et communautés.
La philosophie du fondateur
Suivant la philosophie de son fondateur qui avait à cœur de soutenir financièrement ou matériellement de jeunes talents, la Fondation vise à mettre en place un cadre pour rendre possible la collaboration entre artistes et pédagogues oeuvrant pour le développement personnel d’enfants et de jeunes.
Les arts et la culture sont alors considérés à la fois comme un moyen de constituer une société ouverte et d’en assurer sa continuité, comme un processus de création commun sur base d’une expérience esthétique et enfin comme une auto-formation émancipatrice. Les enfants et les jeunes qui sont amenés à participer à de telles initiatives culturelles interdisciplinaires voient leur confiance en eux-mêmes augmenter et leur esprit s’ouvrir et s’émanciper. Ce sont ici les conditions de l’empowerment.
A cette fin, la Fondation Sommer promeut des démarches innovantes. D’une part, elle encourage des initiatives de différents acteurs ayant pour but de faire participer les jeunes à des processus créatifs, exploratoires et discursifs. D’autre part, elle travaille avec des structures pour leur permettre de renforcer leurs propres capacités à atteindre un tel objectif. Son ambition ultime est d’impulser un changement dans l’écosystème culturel afin que les enfants et les jeunes évoluent dans une société plus ouverte et plus respectueuse des personnes et des communautés.
Comment procède-t-elle ?
Dans ce contexte, la Fondation Sommer soutient annuellement plusieurs projets participatifs, travaillant avec les arts et la culture comme outils d’émancipation et impliquant les enfants/jeunes ainsi que leur entourage. A cette fin, elle a mis en place plusieurs appels à projets par an. Un artiste, une asbl ou une institution peut déposer un projet, seul ou en binôme, selon 3 modalités différentes:
- Projets pédagogiques
« Permettre à chacun de devenir l’acteur de sa vie »
La Fondation Sommer soutient des activités pédagogiques, en direction d’un jeune public (3 à 20 ans), dans le cadre d’un projet de création artistique ou culturel, qui permet aux enfants et aux jeunes de s’interroger, de créer et de faire l’expérience de leur pouvoir d’agir.
Soutien financier à hauteur maximale de 7.000€/projet
- Projets culturels en binôme
« Imaginer une coopération nouvelle en matière d’éducation culturelle et artistique »
La Fondation Sommer soutient des actions qui réunissent deux entités dont les activités sont différentes, mais dont l’échange de compétences apportera de nouvelles dynamiques et expertises au sein des secteurs culturels, éducatifs et sociaux au profit de l’empowerment de la jeunesse.
Les projets doivent être soumis impérativement en binôme par au moins une structure culturelle.
Soutien financier à hauteur maximale de 10.000€/projet
- Projets interculturels en binôme
« Bâtir des ponts entre les cultures »
Avec son soutien, la fondation entend faciliter les relations entre les différentes cultures présentes sur le territoire luxembourgeois et favoriser ainsi l’inclusion sociale des jeunes et de leur famille par le biais de la culture.
Les projets doivent être soumis impérativement en binôme par au moins une structure culturelle.
Soutien financier à hauteur maximale de 10.000€/projet
>> Accéder aux appels à projets
La Fondation s’est aussi donnée pour ambition d’avoir un rôle moteur sur la scène culturelle. Il lui tient à cœur de faire bouger les lignes pour que plus d’initiatives favorisent l’expérimentation artistique par les enfants et les jeunes. Les rapprocher de l’art en tant que discipline, en tant que porteur de valeurs et aussi en tant que moyen d’exploration et d’expression de soi-même devrait être un objectif partagé par plus d’acteurs éducatifs, culturels et sociaux.
La Fondation se considère donc aussi comme un trait d’union entre les parties prenantes afin d’impulser une nouvelle dynamique. Dans cet esprit, elle a lancé en 2023 les Résidences d’artistes en milieu scolaire (RAMS), un dispositif d’éducation artistique et culturelle qui a fait ses preuves dans plusieurs pays voisins du Luxembourg. Parallèlement, elle a également commencé à soutenir différentes initiatives plus structurantes à échelle nationale.
Qui était Pierre Brahms ?
Né en 1934, Pierre Brahms a été jusqu’à sa mort, en 2019, une figure incontournable de la ville de Luxembourg. D’une enfance heureuse mais marquée par la fragilité de la vie, dans une famille qui a émigré au Brésil pour éviter la déportation, il aura gardé un indéfectible intérêt pour les autres, une soif de culture et un fort désir de faire se rencontrer des personnalités de divers horizons. Sa passion était de créer des espaces pour les échanges, de susciter des synergies et de permettre aux uns et aux autres de façonner leur propre voie.
Il s’est très vite illustré tant par son esprit d’entrepreneur que par son appétence à soutenir des jeunes personnes dans leurs projets professionnels, artistiques et intellectuels.
Dans les années 60, il se fait connaître en transformant une ancienne mercerie, la Maison Moderne, en une boutique de mode avant-gardiste et originale, étendue sur plusieurs étages. Incroyable et inoubliable, l’endroit a pignon sur rue jusqu’à sa fermeture au début des années 90.
Pierre Brahms investit alors une cour intérieure du quartier d’Hollerich, où il ouvre le mythique café Marx. L’endroit devient rapidement le fief des artistes, des intellectuels et des politiciens de gauche.
Une fois retraité, Pierre Brahms continue de recevoir des gens d’horizons divers et variés dans le cadre de rendez-vous hebdomadaires organisés dans ses bureaux. Curieux et généreux, il devient mécène et soutient en toute discrétion de nombreux artistes, entrepreneurs et intellectuels, tant logistiquement que financièrement.
Avançant en âge, il a souhaité trouver une façon de faire perdurer son engagement. Il a alors créé deux fondations. La Fondation Eté, sous l’égide de la Fondation de Luxembourg, veut donner un coup de pouces à des initiatives sociales, culturelles ou éducatives qui visent le bien général. La Fondation Sommer, quant à elle, est indépendante et a une durée de vie de 35 ans. Pour Pierre Brahms, il s’agissait, à travers elle, d’œuvrer au renforcement des capacités des jeunes afin qu’ils soient en mesure de se développer et se réaliser par eux-mêmes. Les deux fondations tirent leurs noms du patronyme de la mère du fondateur, Irène Sommer.
Les idées fusaient lors des réunions du Conseil d’Administration. Un premier projet a été retenu en 2017, intitulé Biergerbühn. A travers ce projet participatif, le collectif Independent Little Lies asbl a créé un lieu où les enfants et jeunes pouvaient découvrir et exercer leur créativité en montant un spectacle de théâtre qui reflétait leur vision du monde. Dans des ateliers hebdomadaires à la Kulturfabrik Esch, dirigés par des pédagogues de théâtre et de danse, des comédiens, des écrivains et des scénographes, les jeunes participants ont pu découvrir différentes pratiques et techniques des arts de la scène et devenir eux-mêmes auteurs. Le dispositif perdure jusqu’à ce jour grâce au soutien de la Ville de Esch-sur-Alzette.
La Fondation Sommer a aussi directement initié une collaboration avec le CAPE (Centre des Arts Pluriels de Ettelbruck) au printemps 2019 dont sortira le projet TEMPLE. Pierre Brahms n’en verra malheureusement pas l’aboutissement puisqu’il est décédé en novembre de la même année. Nul doute en revanche qu’il aurait fortement apprécié les expériences qu’ont vécues les jeunes, acquérant ainsi des moyens de se dépasser et de s’exprimer.
« (…) Le tout Luxembourg pleure un homme discret et généreux à la fois, un esprit curieux et un soutien infaillible de générations de créatifs, de projets sociaux et de son parti, le LSAP. Alors que son métier de commerçant passionné dans la capitale l’aurait plutôt destiné au parti libéral, il était de gauche par conviction : parce qu’il voyait notamment dans l’éducation cet ascenseur social auquel plus personne ne semble croire aujourd’hui ; parce qu’il rêvait de cohésion sociale et d’inclusion des plus faibles dans la société ; parce qu’il était résolument progressiste. », Josée Hansen, d’Lëtzebuerger Land, le 8 novembre 2019.
C’est ainsi que Pierre Brahms voulait contribuer au développement personnel des jeunes, lui qui avait passé une grande partie de sa vie à les côtoyer pour échanger, partager et soutenir leurs idées, leurs initiatives et leurs innovations.
L’équipe actuelle a bien entendu à cœur de poursuivre sur la même voie en donnant plus d’ampleur encore à ses actions à travers une structuration de la Fondation et un développement de ses activités.