Mercredi 27 novembre 2024 avait lieu la 3e rencontre professionnelle organisée par la Fondation Sommer. Un événement annuel qui s’étendait pour la première fois sur toute une journée et qui s’est tenu dans la salle Confluences du lycée Vauban, à Luxembourg. Une soixantaine d’acteurs des secteurs culturel, artistique, social ou encore scolaire luxembourgeois ont répondu présents à l’invitation de la Fondation Sommer qui a souhaité évoquer, à travers ce rendez-vous, « Les grands enjeux de l’empowerment des enfants et des jeunes à travers les arts et la culture ».
Cette troisième rencontre professionnelle était pensée en deux temps : une matinée dédiée à des présentations et à des échanges au sujet des projets culturels et artistiques proposés aux enfants et aux jeunes à travers les initiatives soutenues par la Fondation. Puis un après-midi consacré à des ateliers sur le thème « Projets pour les jeunes : comment concevoir une action culturelle et artistique pertinente, impactante, pérenne et écologique ? ».
Résumée de la journée:
Le matin, les participants ont été invités à échanger autour des constats réalisés par la Fondation Sommer concernant les projets culturels et artistiques proposés aux enfants et aux jeunes à travers les initiatives qu’elle soutient. Consciente des défis auxquels les porteurs de projets doivent faire face, la Fondation Sommer s’interroge régulièrement et ajuste, lorsque nécessaire, sa manière de travailler. Lors des projets culturels participatifs pour les enfants et les jeunes qu’elle soutenait, elle a notamment identifié les problématiques suivantes:
- Le décalage entre le volume de l’offre pédagogique culturelle et la disponibilité des publics jeunes dans le cadre des institutions d’éducation – formelle et non-formelle – ou culturelles.
- La difficulté pour les porteurs de projets d’atteindre le public cible de leurs actions.
- La multiplication de projets artistiques s’adressant à des publics vulnérables mais qui se déroulaient sans coordination des pratiques ni mutualisation des résultats.
Ce constat d’un développement hétéroclite et dispersé des activités artistiques participatives pour les jeunes publics interroge la responsabilité d’une fondation finançant des projets. En effet, il lui appartient de concevoir un soutien financier qui ait du sens pour l’écosystème dans lequel elle évolue – à savoir, au croisement entre la culture, l’éducation et le social – et qui, dans tous les cas, n’encourageait pas une production exponentielle d’initiatives.
Ainsi, le matin, les échanges portaient sur :
- Les constats, enseignements et leçons que la Fondation a pu tirer de son expérience à travers les appels à projets annuels.
- Ses réflexions sur la manière d’agir pour avoir un impact plus pérenne.
- Les résultats et pistes d’amélioration pour la généralisation du dispositif des résidences d’artistes en milieu scolaire, conçu comme une réponse éducative et culturelle aux défis précédemment évoqués.
Sur ce dernier point, des témoignages de différents acteurs impliqués dans le dispositif ont été entendus.
L’après-midi a été quant à lui consacré à des ateliers de réflexion et d’échanges sur le thème « Projets pour les jeunes : comment concevoir une action culturelle et artistique pertinente, impactante, pérenne et écologique ? ». Après une introduction de Céline Schall, chercheuse en sciences de la culture pour l’Université du Luxembourg, les intéressés ont été divisés en trois groupes. Le premier, encadré par la chercheuse, avait pour mission de se pencher sur les publics cibles des activités menées et des enjeux pour les atteindre. Le second, animé par Romain Ravenel, comédien, metteur en scène et formateur théâtre, a évoqué les rôles et défis des artistes et médiateurs culturels en milieu éducatif ou social. Le dernier, conduit par Manon Eicher, directrice du Kannermusée Plomm de Wiltz, traitait de l’impact structurel et de la durabilité des projets. En guise de conclusion à cette journée, les trois groupes ont présenté à leurs homologues le fruit de leurs discussions. « Nous réfléchissons à un nouveau cadre d’action à mettre en place pour induire du changement durable et ce qui a été dit dans ces ateliers devrait nous y aider », estime Sandrine Guivarch, directrice.
Photos : © boshua