Dans le cadre du projet « La Naissance d’un Clown », il s’agit de développer une figure de clown en collaboration avec les enfants, de lui donner un caractère propre et de transformer cette naissance (création) en une pièce de théâtre clownesque. Le costume, le maquillage ainsi que les particularités physiques et caractérielles se mettent en place progressivement grâce à des jeux théâtraux et d’improvisation. Guidés par Joel Del Toe, les enfants traverseront les phases essentielles à l’élaboration d’un nouveau personnage de clown. Ils auront un aperçu approfondi du travail et des idées qui se cachent derrière cette forme d’art particulière. Ils découvriront non seulement les différents types d’art clownesque, mais aussi leurs origines, leurs intentions, qui se cache derrière eux et à quel point l’acteur et son clown se ressemblent.

Joel Del Toe est clown professionnel. En 2017, il a terminé sa formation de clown thérapeutique au Tamala-Center à Constance (Allemagne).

« Du Pain et des Jeux » est une pièce autour du football qui réunit sur scène deux comédiens, trois danseurs et danseuses, ainsi qu’un groupe de quatre musiciens, percussionnistes et chanteurs. À travers la thématique du football, les artistes souhaitent fédérer les élèves et leur faire découvrir les différentes étapes de création d’un spectacle. Le football couvre des thèmes variés comme la passion, le jeu, l’économie et la politique. Plusieurs de ces sujets seront abordés au fil des ateliers, avec des notions additionnelles telles que l’échec et la réussite, ainsi que l’esprit d’équipe. Ces thèmes serviront de point de départ pour inciter les élèves à réfléchir sur la société dans laquelle ils vivent, à développer leur sens critique et à utiliser l’expression artistique comme moyen de réflexion et de communication. L’objectif de cette résidence est de discuter des enjeux sociétaux à partir de la réalité des jeunes, d’éveiller des questionnements sur soi et sur le monde sportif, et d’encourager la réflexion et la communication par le biais de l’art.

La Compagnie Jucam se propose de développer sa nouvelle création « La Danse calligraphiée de l’alphabet » en collaboration avec des classes de l’enseignement fondamental. Cette création originale mêlera deux expressions artistiques : le théâtre et la danse. Sur scène, une danseuse dessinera avec ses mouvements corporels, tel une calligraphe, la naissance de l’écriture et des lettres. Le geste dansé se combinera avec la parole chantée et narrative, révélant à travers le corps poétique de la danseuse différents personnages.

La résidence dans un établissement scolaire sera une belle opportunité pour entamer la création du spectacle tout en maintenant un contact actif avec le public principal, à savoir les enfants de 8 à 11 ans. Pendant cette résidence, la metteure en scène Renata Neskovsa travaillera sur l’élaboration finale du texte théâtral, explorera créativement à travers des répétitions avec la danseuse et interviendra auprès des élèves sur les thèmes abordés dans le spectacle.

La dernière RAMS de l’année scolaire a été lancée en avant-première le 3 mai à l’Athénée de Luxembourg. A cette occasion, l’auteur Ian de Toffoli, accueilli au lycée jusqu’au 14 juin a pu rencontrer les élèves des quatre classes avec lesquelles il va travailler, le temps d’une discussion modérée par Tonia Raus, responsable du Master en Enseignement secondaire – langue et littérature françaises de l’Université de Luxembourg, et en présence de Claude Heiser, directeur de l’Athénée ainsi que Joanne Gobbels, directrice adjointe de l’Athénée. L’échange a permis à Ian De Toffoli de parler de son rapport à l’écriture et à la créativité. L’occasion pour lui d’évoquer successivement son besoin de créer depuis tout jeune, la « force brute du texte de théâtre » et celle de la forme théâtrale qui permet de faire une expérience concrète du texte, ou encore sa croyance dans le fait que « le théâtre documentaire peut porter un espoir de changement de société et d’abolition des injustices ». Autant de thématiques qui sont au cœur des quatre semaines de cette RAMS, lors desquelles les élèves sont amenés à assister à une pièce de l’auteur, mais surtout à coécrire avec lui autour de thèmes qui les inspirent ou les préoccupent.

D’ici là, le travail d’écriture créative autour du théâtre documentaire se poursuit. Les jeunes réfléchissent à l’intrigue de la pièce, en travaillant en groupe, mais en recevant aussi des conseils individualisés de l’auteur.

La RAMS a aussi vocation a toucher, au-delà des classes concernées, la communauté éducative voire davantage. Le programme de celle-ci comprend deux temps de sensibilisation. Le 12 juin s’est tenu un marathon de lecture sur le parvis de l’Athénée. Les élèves de six classes qui n’avaient pas travaillé directement avec l’auteur, se sont relayées entre 9h et 15h pour lire l’intégralité du dernier texte de Ian de Toffoli, un conte écologique, intitulé conte écologique « Léa ou la théorie des systèmes complexes ». L’objectif ? Sensibiliser les élèves à la pratique de la lecture à voix haute et, par le choix du texte, au fait de s’emparer d’une parole littéraire pour défendre une cause, en l’occurrence, l’écologie. Le soir-même, une table ronde s’est tenue au Lycée, autour de la question de l’engagement sociétal des écrivaines et écrivains au XXI^e siècle, en présence de Ian de Toffoli, Antoine Pohu et Nora Wagener.

Enfin, la RAMS s’est clôturée aux Rotondes le 25 juin par une lecture des textes co-écrits par les lycéens par des comédiens et/ou par eux-mêmes.

Photos: © Athénée de Luxembourg

Cette résidence de recherche en milieu scolaire de 6 semaines, axée sur les émotions, a proposé à 3 classes du cycle 3.1 des ateliers théoriques sur les émotions, animés par D’Ligue en concertation avec l’équipe ESEB, une séance de warm up quotidien avant le début des cours, des ateliers pratiques pour exprimer ses émotions autour de la danse et de la musique ou encore des répétitions ouvertes. Elle fut menée par les artistes Sissy Mondloch (danse, chorégraphie) et Ileana Orofino (danse) du Lucoda – Luxembourg Collective of Dance et Amit Dhuri (percussion), en collaboration avec D’Ligue et sous la coordination de Sandra Beck, danseuse et pédagogue, et membre du Lucoda.  

En guise de clôture, les artistes ont présenté à tous les écoliers un extrait du spectacle « Moien, mir sinn Gefiller! », qui sera créé pour la semaine de la santé mentale en octobre 2024. Quelle satisfaction pour ces derniers que de voir ces jeunes spectateurs désormais capables de nommer les émotions ressenties lors d’un spectacle de danse contemporaine et ensuite de danser avec les artistes sans la moindre gêne.

Des représentations scolaires pourraient avoir lieu en décembre à Differdange ce qui permettrait aux participants d’assister également au spectacle auquel ils et elles auront contribué par leurs réactions face aux émotions.

Comme c’était un nouveau dispositif au niveau du fondamental, il a fallu beaucoup de coordination de la part du Lucoda mais aussi de Jesabel Mobley, qui appuie la Fondation sur le dossier des RAMS. Nous avons beaucoup appris autour des enjeux de salles, de planning et de préparation du projet entre enseignants et artistes. C’est un axe qui a été fortement souligné lors des rencontres interdisciplinaires organisées par la Fondation Sommer et l’Université de Luxembourg en 2024 sur l’éducation artistique et culturelle. C’est un aspect qui sera aussi davantage pris en compte dans la mise en œuvre de la seconde phase d’expérimentation.

Photos: Fondation Sommer, boshua

La RAMS du Kannercampus de Belval s’est achevée le 10 mai 2024, lors de la fête l’école. En présence des artistes Dan Tanson et John Wolter, des musiciens professionnels et de la costumière Alexandra Lichtenberger, les élèves des trois classes du cycle 1 participantes ont eu l’occasion de chanter et de danser sur deux morceaux du spectacle « Karlo Kipper » auquel ils ont contribué. Tous ont aussi été invités à assister à un concert donné lors du Big Bang Festival, qui s’est tenu à neimënster par la suite.
Les élèves de trois classes du cycle 1 ont pu découvrir, au cours de la RAMS, un processus créatif, côtoyer des artistes au quotidien, exprimer leurs idées sur le projet de concert des artistes.

Le projet de « Karlo Kipper » est celui d’un camion qui sillonne le pays pour collecter des objets à recycler et des encombrants. A chaque voyage de nouvelles aventures attendent Karlo Kipper et son équipe de travailleurs.

Les élèves sont tout de suite entrés dans l’univers créé par le metteur en scène de spectacles jeunes publics, Dan Tanson, et par le musicien, John Wolter. Ils ont conçu et animé la RAMS pendant six semaines autour d’un programme très clairement défini. Il s’est agi tout autant d’éveil musical, que de découverte du métier d’artiste en passant par le lien entre sons et mouvements et par la reconnaissance des émotions.

En jouant sur des musiques magiques, des onomatopées et le rythme, tous les enfants ont pu participer et être intégrés au projet puisqu’aucune connaissance ou compétence préalable était requise. Ce processus a même permis à un enfant récemment arrivé d’Inde et n’ayant aucune langue commune avec ses camarades de commencer à communiquer avec eux et elles.

Les artistes ont bien pris le temps d’expliquer aux élèves la raison de leur présence dans l’école, de les inviter à des séances de travail entre mais aussi avec la costumière. Selon l’esprit d’une RAMS, les enfants ont également été sollicités par les artistes par rapport au projet de création. Dan et John ont glané des idées auprès de ce jeune public, avant de tester leurs trouvailles. La costumière a non seulement initié à son art  mais a aussi demandé des propositions aux élèves pour habiller les artistes lors du concert.  Ce fut un dilemme de choisir parmi leurs suggestions et ce fut aussi instructif de constater la fierté des enfants à avoir réalisé des costumes et même le design du camion.

Photos: Fondation Sommer, Julie de Jesus

Emma Dupré, une artiste pluridisciplinaire a élu domicile en tant qu’artiste en résidence au sein du Lycée des Arts et Métiers. Durant une période de 7 semaines, elle a travaillé en collaboration avec les élèves des classes 7G1, 7G2, 5C, 4TP3D, 3GACV2, 3TPDG, 2TPTI, 1TPDG, ACCU et leurs enseignants, tout en disposant d’un espace dédié à son travail personnel.

Pendant sa résidence, Emma Dupré cherchait à instaurer de nouveaux régimes d’attention autour des non-humains avec qui l’on partage notre quotidien sans pour autant les remarquer. Il s’agissait d’explorer ce que l’on appelle parfois le banal qui, par la création artistique, peut prendre de nouvelles dimensions. « « « « Documentaire animalier » » » » (avec quatre guillemets) a donc proposé une exploration du quotidien des élèves et comment des méthodes artistiques permettent de changer les points de vue, de découvrir d’autres perspectives, et de prendre conscience de ce qui est là devant nos yeux, oreilles, et tous nos autres sens. Ce sont des qualités et des compétences qui sont essentielles à acquérir dans le contexte du dérèglement climatique et ainsi peuvent amener les élèves à questionner leur place dans le monde, autant à macro qu’à micro-échelle, de leur relation avec leur environnement direct et des non-humains qui y habitent. Cette approche leur a permis d’explorer eux-mêmes leur environnement et de bénéficier d’échanges directs avec une artiste.

Dans l’optique de favoriser davantage ce contact, l’artiste a possédé un lieu de travail à sa disposition à l’intérieur même du Lycée des Arts et Métiers. Les élèves pouvaient venir à sa rencontre, la côtoyer au quotidien et aussi continuer leurs réflexions sur le projet hors des ateliers.

La résidence s’est conclue par une exposition au Casino Display des travaux faits par les élèves et par l’artiste, le 23 février 2024.

(Photos: Fondation Sommer, Lycée des Arts et Métiers, Samantha Wilvert)